Réfugié politique en France en 1947, il travaille d’abord comme ingénieur chez Le Corbusier et conçoit notamment une grande partie du couvent de la Tourette (1957) ainsi que le pavillon Philips (1958). Soutenu par Olivier Messiaen, il poursuit parallèlement ses recherches musicales et parvient en l’espace de quelques années, à synthétiser musique, architecture et mathématiques afin de créer une musique nouvelle constituée de masses sonores construites grâce aux mathématiques, Métastasis (1954) en est l’œuvre emblématique. Il réalise également les Polytopes spectacles de sons et de lumières qui marqueront son époque (Montréal, Persépolis, Cluny, Diatope… ).
Avec plus de 150 partitions, l’œuvre demeure monumentale. Dix ans après la disparition de Iannis Xenakis, le monde musical est loin d’avoir fini d’évaluer l’importance de son héritage.
Il s'intéresse aussi dans le champ de la musique acoustique à une nouvelle spatialisation en plaçant les musiciens de manière inhabituelle, parmi le public, par exemple, ou réitérant des procédures antiques autour ou à distance du public. Nombre de ces expériences ont fait preuve de leur efficacité, le plus souvent à leur époque, au festival international d'art contemporain de Royan dont il fut l'un des plus brillants et surprenants habitués.
Xenakis créa en 1976 une interface graphique, l'UPIC, avec laquelle il relie le monde visuel du graphisme et le monde sonore de la musique.
Il fut lauréat du Prix de Kyoto en 1997.
Iannis Xenakis réussit, en utilisant des procédures qui auraient pu faire de ses œuvres des productions totalement déshumanisées, ce tour de force de proposer une musique le plus souvent très lyrique et souvent aussi extrêmement émouvante. Nuits, L'Orestie et ses toutes dernières œuvres qui sont assez proches, curieusement, dans leur simplicité volontaire, de l'esprit des dernières œuvres de Liszt. C'est probablement autour de ce constat que s'est construit le « mystère Xenakis ».
http://www.iannis-xenakis.org/