contrebasse, harpe, percussion Tam tam
durée: 10:00
1968
Okanagon (1968), est écrit pour une formation originale qui met côte à côte des instruments traditionnels et des sonorités apparemment très diverses : un tam-tam, une harpe et une contrebasse. Scelsi réussit à trouver une connotation de timbre particulière et unificatrice de manière à obtenir une sonorité qui semble provenir d'un seul nouvel instrument grâce à des moyens techniques et compositionnels, par ailleurs absolument originaux, appliqués à des particularités de timbre de chaque instrument. Les trois cordes graves de la contrebasse (mi-la-ré) sont accordées un demi-ton plus bas, alors que les cordes les plus graves desré-sol-do de la harpe sont élevées d'un quart de ton, de manière à provoquer des tensions microtonales entre les diverses intonations. Ces sons définissent aussi le matériel sonore de la harpe et de la contrebasse, qui se limite exclusivement à cet ambitus. La recherche scelsienne du paramètre percussif de ces deux instruments se révèle par la suite avec une grande clarté. Scelsi prévoit l'usage d'un résonateur (clé d'accordage ou petite baguette de métal) utilisé par la harpiste contre les cordes, comme un instrument de percussion, et noté sur la ligne de la main droite, qui n'a donc pas la traditionnelle clé de sol mais celle de la percussion. Dans la partie centrale de la pièce, en outre, les exécutants doivent frapper la caisse de résonance de leur instrument avec les doigts et les articulations des doigts, à des hauteurs variées, alors qu'avec la main gauche, la harpiste pince les cordes à l'aide d'un plectre métallique, conjointement avec les interventions du tam-tam. Scelsi obtient ainsi une sonorité des trois genres de la percussion.